Où l’on arrive en Islande, de façon factuelle et symbolique à la fois

Aujourd’hui j’ai pris l’avion pour aller en Islande. J’ai collé mon nez au hublot pour ne rien manquer du décollage du gros Boeing qui m’emmenait au pays du feu et de la glace, et une fois passé la couche des nuages parisiens, j’essayais de calmer mon angoisse existentielle de l’avion en tricotant : il paraît que c’est un sport national en Islande, alors autant s’y mettre tout de suite.
L’arrivée vers l’aéroport de Keflavik (qui est l’aéroport international de l’Islande à une cinquantaine de kilomètres de Reykjavik, la capitale) se fait après un beau virage à 180° et une descente au dessus des eaux de l’Atlantique. J’ai louché sur les vagues dans l’espoir de voir des cétacés, paraît-il tout à fait à leur aise dans les parages, et arrivés à 500 m de hauteur je pense avoir vu des baleines. On me dira que c’était sans doute des rochers et des embruns mais je n’en démordrai pas.


Au dessus des terres je cherchais avec espoir les stigmates de l’éruption en cours sur la péninsule de Reykjanes, pas loin de l’aéroport, qui a fait pas mal parler d’elle pour son impressionnant mur de lave et qui fait des siennes à intervalles réguliers en ce moment. Je ne voyais pas grand chose, quand le grand gars, silencieux mais poli, assis à côté de moi qui correspondait en tout point à l’idée naïve que je me faisais d’un islandais aux ancêtres viking me pointa une petite colline noirâtre fumant au loin et me dit « see there : volcano ! ». Hourra !
Pas bien sûr que ce soit effectivement le même volcan que la fameuse faille vomissant de la lave mais peu importe. Un viking m’avait montré un volcan : pas de doute j’étais bien en Islande.

Dans la navette conduisant vers la ville, les paysages islandais étaient déjà partout : à gauche la mer bleu intense, des hordes d’oiseaux, des hangars bordant le littoral et de la végétation verte et buissonnante. À droite : les champs de lave sans dessus dessous, recouverts de lichens qui s’accrochent au rocher de toute la force de leurs petites pattes moussues. De temps en temps surgissaient des roches rondes craquelées en deux comme un gâteau qui lève au four. Un mur de fumerolles s’élevait dans le lointain, et last but not least, trônait le cratère sombre et découpé sur fond de collines verdâtre, crachant ses panaches de fumée, survolé par non pas un mais bien deux (2) hélicoptère, oui, oui, on est pas un petit cratère au rabais, c’est du sérieux. Sous une autre perspective la colonne de fumée volcanique réfractaire la lumière et prenait une couleur rose orangeâtre contre les nuages gris perle.



Une fois débarquée à Reykjavik, commença une errance de bus en marche dans les zones commerciales et industrielles de Reykjavik. Très liminal space like.

Ndlr : mettez vos photos de zone industrielle en noir et blanc pour les rendre instantanément plus sexy.

L’absence de gens est la chose la plus frappante : je suis à vingt minutes de bus du centre ville de la capitale, et toutes les zones que je traverse : parcs, quatre voie, ruelle résidentielle, zone de magasins sont habitées par le même calme. Quelques voitures passent. Un piéton occasionnel traverse. Un gars sur un banc semble contempler la vie. C’est assez reposant. Je finis par atterrir dans mon Airbnb où m’attendais la proprio et son adorable chat.


Une fois le sac à dos posé et examiné sous toutes ses coutures par le chat susmentionné, time to aller explorer une part importante de la vie locale : le supermarché. C’est toujours un moment rigolo dans un voyage.
l’Islande n’échappe pas à un mode de vie assez américanisé : les restaurants les plus proches de mon pied à terre sont des chaînes de fast food bien connues. Au supermarché un peu la même ambiance : c’est pas mal le règne du plastique et le bacon ne vient qu’en conditionnement pour famille de six personnes. J’ai cherché (sans succès) le rayon requin fermenté, et trouvé tout de même des boîtes d’algues et de mousse islandaises séchées (intéressant).


Il était temps d’être de retour dans mes pénates. Je l’avais oublié mais l’eau d’Islande comporte deux modes :
– froid glacial, importation directe du coeur du glacier millénaire
– chaleur infernale des tréfonds de la Terre, odeur souffrée parfaite pour les sinusites non optionnelle.
C’est assez agréable. Le soleil se couchant finalement assez tôt (22h30), je lui ai emboîté le pas. A demain pour de nouvelles aventures !


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